• GABON - Masque du peuple Punu

    GABON - Masque PunuGABON - Masque PunuGABON - Masque Punu 

    Les Punu sont réputés pour la mystérieuse beauté de leurs masques à la face blanche peinte au kaolin, exprimant la sérénité des anciens qui les protègent et les conseillent depuis le royaume des morts, et utilisés par des danseurs au cours des rites funéraires. Ils expriment leur idéal de beauté féminin.

    Contrairement à la stylisation habituelle dans l’art africain, les artistes Punu ont créé des œuvres naturalistes, ce qui explique probablement pourquoi ils sont si célèbres en occident où le figuratif, au moins jusqu’à la Renaissance, a toujours prévalu sur la représentation symbolique. Ce naturalisme pouvant aller jusqu’à représenter une personne âgée avec un souci évident de ressemblance qui l’emporte sur le souci esthétique.

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    Les Punu forment une ethnie principalement répartie dans le sud du Gabon, dans le bassin de la Ngounié, vers lequel ils migrèrent au XVIIIème siècle depuis l’Angola. Ils vivent dans des villages indépendants, divisés en clans et en familles. Leur langue est le yipunu, qui se classe en seconde position, après la langue Fang, en nombre de locuteurs.

    La cohésion sociale est assurée par la société Moukouji, dont le rôle essentiel est de subjuguer les esprits malfaisants de la forêt. Durant les funérailles, les masques Punu sont portés par les initiés de cette société, qui dansent perchés sur de hautes échasses, recouverts d’un costume en tissu -autrefois en raphia- et exécutent des figures acrobatiques tout en brandissant de chaque main un chasse-mouches.

    Ces masques, souvent couverts de pigments blancs (couleur liée à la fois à la lumière, à la mort et à la lutte contre les maléfices)  rappelant leur fonction apotropaïque, sont censés représenter des visages d’ancêtres. Le visage énigmatique du masque est légèrement triangulaire. Sous les yeux clos, étirés en amande, et comme gonflés par le sommeil, les pommettes haut placées s'arrondissent. Le nombre et la disposition des scarifications varient d'un style ou d'une ethnie à l'autre. Le motif le plus courant, en forme d'écailles, comprend neuf petits losanges qui en forment un grand. Ces scarifications frontales ou temporales en forme de losange de neuf points représentent leur cosmogonie et évoquent la notion de perfection et de sagesse. Le point central est le principe créateur (Dieu) qui a donné naissance aux quatre points cardinaux(le monde) ainsi qu'aux deux couples primordiaux(les humains). Ce signe distinctif, nommé mabinda, était gravé dans la chair des enfants, vers l'âge de dix à quatorze ans. Leur coiffe élaborée est le reflet de la mode des femmes Punu ; même si ces coiffes varient selon les régions.

    GABON - Masque du peuple Punu

    Les masques noirs, qui possèdent les mêmes traits stylistiques que les masques blancs, étaient probablement dotés d’une fonction judiciaire : Il faut entendre par là que l’initié qui le portait était censé avoir le pouvoir de découvrir les sorciers dans la foule qui assistait aux danses.

     

    Sources :

    http://www.masque-africain.com/masques-africains-art.html

    http://www.france-cameroun.com/blog/musee/punu-musee/punu/