• Hugh Masekela Ramopolo (Afrique du Sud)

    Hugh Masekela Ramopolo (né le 4 Avril, 1939) est un trompettiste, bugliste* (sorte de trompette*), cornettiste, compositeur et chanteur sud-africain.

    Sa musique vivante dépeint les luttes et les souffrances, ainsi que les joies et les passions de son pays. Depuis 1954, celle-ci reflète de près son parcours personnel. L'agonie, les conflits et l'exploitation en Afrique du Sud, subis au cours des années 1950 et 1960, l’inspirent à propager le changement politique. Sa musique a dénoncé l'apartheid, l'esclavage, le gouvernement, les difficultés que vivaient les individus. Masekela a atteint une part importante de la population qui se sentait opprimée en raison de la situation du pays. Il a été marié à la célèbre chanteuse sud-africaine Miriam Makeba. (Chanson jointe  : "Bring Back Nelson Mandela".)

    Sa première trompette & le « Huddleston Jazz Band »

    Hugh Masekela est né en Afrique du Sud. Enfant, il chante et joue déjà du piano, mais ce n’est qu’à 14 ans, après avoir vu le film « La Femme aux chimères » -dans lequel le protagoniste est un trompettiste- qu’il se met à jouer de la trompette. Sa première trompette lui est donnée par l'archevêque Trevor Huddleston, l'aumônier anti-apartheid au collège St. Peter (St. Peter's Secondary School). Ce dernier demande, à l'époque, au chef de la fanfare « indigène » municipale de  Johannesburg, l'Oncle Sauda, d’enseigner les rudiments de la trompette à Masekela. Peu après, celui-ci et certains de ses camarades de classe forment l'orchestre de jazz ‘Huddleston Jazz Band’, le premier orchestre de jeunes d'Afrique du Sud. En 1956, après avoir dirigé d'autres ensembles, Hugh Masekela rejoint la Revue de jazz d’Alfred Herbert (Alfred Herbert's African Jazz Revue).

    Hugh Masekela, les Manhattan Brothers, & « King Kong »

    Suite à une tournée des Manhattan Brothers, en Afrique du Sud, en 1958, Hugh Masekela obtient une place dans l'orchestre de la comédie musicale sud-africaine « King Kong », écrite par Todd Matshikiza. « King Kong » est la première superproduction à  succès du pays, effectuant une tournée pendant un an à guichets fermés, avec Miriam Makeba et les Manhattan Brothers.

    Les « Jazz Epistles » et l’exil

    À la fin de l’année 1959, Hugh forme, aux cotés de Dollar Brand (plus tard connu sous le nom d’Abdullah Ibrahim), Kippie Moeketsi, Makhaya Ntshoko, et Johnny Gertze, Jazz Epistles, le premier groupe de jazz africain à enregistrer un album et à battre des record de fréquentation lors de leurs prestations, à Johannesburg et à Cape Town, vers la fin des années 1959 et au début des années 1960.

    Après le Massacre de Sharpeville*,  Hugh Masekela quitte le pays. Il n’y retournera qu’à la fin de l'apartheid. Durant son exil, il étudie à la Guildhall School of Music, de Londres ; puis, à la Manhattan School of Music, de New York, où il étudie la trompette classique de 1960 à 1964. Il se lie d'amitié avec Harry Belafonte durant son séjour aux Etats-Unis.

    Sa carrière internationale

    Il connait le succès aux États-Unis avec les airs de jazz-pop "Up, Up and Away" (1967) et le tube numéro un "Grazing in the Grass" (1968), qui se vend à quatre millions d'exemplaires. En 1974, Hugh Masekela et son ami Stewart Levine organisent le festival de musique « Zaïre 74 », à Kinshasa,  autour du match de boxe « Rumble in the Jungle », opposant Mohamed Ali et George Foreman pour le titre de champion du monde poids lourds de boxe anglaise.

    Un intérêt renouvelé dans ses racines africaines l'incite à travailler avec des musiciens d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale puis d'Afrique Australe, lorsqu'il établit un studio mobile au Botswana, juste au-delà de la frontière sud-africaine, dans les années 1980. Là, il se réimpreigne des courants mbaqanga, un style qu'il a continué à utiliser depuis son retour en Afrique du Sud, au début des années 1990.

    Hugh Masekela joue principalement dans des ensembles de jazz, avec des apparitions sur les enregistrements de The Byrds ("So You Want to Be a Rock 'n' Roll Star" et "Lady Friend") et Paul Simon ("Further to Fly"). En 1984, il sort l'album Techno Bush. De cet album, le single intitulé "Don't Go Lose It Baby" culmine à la deuxième place des charts de dance, pendant deux semaines. En 1987, il sort le tube "Bring Him Back Home», qui devient un hymne pour le mouvement de libéreration de Nelson Mandela.

    Dans les années 1980, il réalise des tournées avec Paul Simon. L'album de ce dernier, « Graceland », rassemble des artistes sud-africains comme Ladysmith Black Mambazo, Miriam Makeba, Ray Phiri, et d'autres membres de l'orchestre Kalahari, avec lequel Masekela a enregistré.

    Parmi ses albums, on peut citer : Techno-Bush (enregistrés dans son studio au Botswana), Tomorrow (avec l'hymne "Bring Him Back Home"), Uptownship (une ode luxuriante qui sonne au R & B américain), Beatin' Aroun' de Bush, Sixty, Time, et son enregistrement le plus récent, "Revival". Sa chanson, "Soweto Blues", chantée par son ex-épouse, Miriam Makeba, est un morceau de blues / jazz qui pleure le massacre des émeutes de Soweto en 1976.

    La suite

    En 2003, le film documentaire « Amandla! » évoque la place de sa musique dans la lutte contre l'apartheid. En 2004, il publie son autobiographie, « Grazin' in The Grass: The Musical Journey of Hugh Masekela », co-écrite avec le journaliste Michael D. Vive , qui raconte sa lutte contre l'apartheid, son combat personnel contre la dépendance à l'alcool depuis la fin des années 1970 et son parcours musical.

    Actions caritatives

    Masekela est impliqué dans plusieurs initiatives sociales et sert par exemple à titre d'administrateur au conseil d'administration du « Lunchbox* Fund », un organisme à but non-lucratif qui offre un repas quotidien aux élèves des écoles du canton de Soweto en Afrique du Sud. (NB : boîte dans laquelle on transporte son déjeuner.) Depuis Octobre 2007, il est membre du conseil de la Woyome Foundation for Africa.

    NB : (*)Le 21 Mars 1960, 69 manifestants sont tués lors d’une marche pacifique. Peu après , le gouvernement de l'Apartheid interdit les rassemblements de plus de dix personnes, et accroit la brutalité de son régime. 

     

    Sources :

    http://en.wikipedia.org/wiki/Hugh_Masekela

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Hugh_Masekela


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