• Jean-Michel Basquiat

    Jean-Michel Basquiat

    en 1960, à Brooklyn dans l’Etat de New York, d'une mère portoricaine et d'un père haïtien, Jean-Michel Basquiat appartient à la génération des graffiteurs qui a brusquement émergé à New York à la fin des années 70. En 1977, il commence à signer ses graffitis du nom de SAMO (pour « Same Old Shit ») accompagné d’une couronne et du sigle du copyright. Au cours de sa fulgurante carrière, sa peinture passe de la rue au tableau.

    Son univers mélange les mythologies sacrées du vaudou et de la Bible en même temps que la bande dessinée, la publicité et les médias, les héros afro-américains de la musique et de la boxe, et l’affirmation de sa négritude. Il définit ainsi une contre-culture urbaine, underground, violente et anarchique, pétrie de liberté et de vitalité. En 1982, Basquiat est invité à participer à la Documenta 7 de Kassel en Allemagne. L’année suivante, il est le plus jeune et premier artiste noir à exposer à la Biennale du Whitney Museum of American Art à New York.

    À partir de 1984, il réalise en commun des peintures avec Andy Warhol jusqu’à la mort de ce dernier en 1987.

    Après sa mort prématurée en 1988, il laisse une œuvre considérable habitée par la mort, le racisme et sa propre destinée. Sa vie brûlante et explosive, mêlant le star-système et la révolte, a inspiré en 1996 le film « Basquiat » du peintre et cinéaste Julian Schnabel.

    Jean-Michel Basquiat

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    Son enfance

    Sa mère, attirée par le monde artistique, l'amène fréquemment visiter les musées new yorkais afin de pousser son talent ainsi que son intérêt. Le jeune Basquiat démontre dès son plus jeune âge un intérêt très prononcé pour l'art. C’est un passionné de dessin. On retrouve d'ailleurs de nombreux cahiers remplis de croquis basés sur les illustrations du dictionnaire. Il continue à dessiner toute son enfance durant, illustrant à l'école des livres pour enfants, et dans ses temps libres, exécutant des dessins inspirés des films d'Alfred Hitchcock, de bandes dessinées ou d'automobiles. Le graffiteur est par ailleurs un passionné de lecture. Il fait la lecture de volumes dans trois langues différentes, soit l'anglais, le français et l'espagnol.

    Vers l'âge de sept ans, il se voit contraint d'être hospitalisé suite à un accident de voiture. Pour faire de son séjour un élément plus positif, sa mère lui offre un livre d'anatomie intitulé « Gray's anatomy ». Ce dernier constitue une influence majeure pour Basquiat qui s'en sert comme inspiration dans le cadre de la première partie de son œuvre, quelques années plus tard.

    Durant deux ans, soit de 1974 à 1976, la famille Basquiat vit à Porto Rico pour des raisons professionnelles. Jean-Michel Basquiat y débute son adolescence de façon rocambolesque. De retour à New York en 1976, il est inscrit dans une école pour jeunes doués et y fait la rencontre d'un personnage qui deviendra son grand ami et compagnon graffiteur, Al Diaz.

    Ses débuts

    En 1976, Basquiat  et Diaz  commencent à peindre à la bombe, à Manhattan. Leurs œuvres comportent deux caractéristiques particulières : une certaine poésie ainsi que d'étranges symboles. Ces dernières leurs deviennent d'ailleurs graduellement typiques. C'est en 1977 que Basquiat commence à signer ses graffitis : « SAMO » (ou « same old shit »), signifiant en français littéralement « même vieille merde » ou plus proprement dit « rien de neuf ».

    1978 signe l'émancipation de l'artiste. Il quitte le nid familial et décide de vivre seul. Il assure sa subsistance en vendant des t-shirts et des cartes postales sur la rue. À cette époque, il se met à fréquenter diverses boîtes, notamment le Club 57 et le Mudd Club et il y fait la rencontre des grands du moment (Bowie, Madonna, Warhol, etc.). C'est au cours de cette période qu'il vend l'une de ses cartes postales à Andy Warhol, ce qui constitue un élément déterminant de sa vie.

    Sa carrière

    La carrière de Basquiat se divise en trois périodes spécifiques et particulièrement significatives.

    Durant la première, entre 1980 et 1982, l'artiste démontre son obsession pour la mort de l'homme en peignant, la plupart du temps sur toile, des représentations de silhouettes squelettiques ainsi que des visages s'apparentant à des masques.

    Aussi, il peint en s'inspirant de ce qu'il voit dans la rue : enfants, voitures, graffitis, pauvreté, etc. En 1982, il est invité à participer à une exposition avec plusieurs autres artistes émergents tels que Julian Schnabel, Francesco Clemente  et David Salle. D'ailleurs, Schnabel, réalisera en 1996 le long métrage biographique intitulé Basquiat, en l'honneur de son ami.

    De 1982 à 1985, l'artiste révèle son intérêt pour son identité noire et son histoire en représentant des personnages noirs historiques ou contemporains faisant figure de proue ainsi que les évènements qui en découlent.

    Son travail se compose essentiellement de peintures sur panneaux multiples, pleines de superpositions d'éléments, allant de l'écriture au collage, par exemple.

    La troisième et dernière période s'échelonne sur deux ans : de 1986 à 1988, année de sa mort. Basquiat peint en utilisant des techniques, des styles et des éléments jusque-là jamais utilisés dans son oeuvre. L'influence de l'héroïne, dont il dépend, est très palpable. En février 1987, la mort d’Andy Warhol  vient bouleverser le cœur et l'âme de Basquiat, déjà en un très mauvais état suite à ses abus d'héroïne. Le jeune homme n'est plus le même suite à ces évènements. Son sentiment d'être incompris s'encre d'avantage dans sa vie quotidienne : seul Warhol  savait comment le toucher.

    L'artiste s'éteint le 12 août 1988, à l'âge de 27 ans, d'une surdose d'héroïne.

    Son influence sur l’art

    Si Basquiat admettait avoir puisé son influence dans l'œuvre de Dali, de Picasso, de Goya ou de Warhol, ses réalisations n'ont rien à envier à celles de ses prédécesseurs. Il est lui-même devenu l'un des artistes les plus fascinants et intrigants. Le côté hybride de son art, résultat d'un mélange de techniques telles que la peinture, le graffiti et les collages a eu un impact majeur sur l'art, et la dernière période de sa vie fut particulièrement significative pour plusieurs artistes. 

    Entre 1986 et 1988, année de sa mort, l'artiste fait l'utilisation de méthodes de création inusitées et jusque-là jamais utilisées dans son œuvre, ce qui a pour résultat de maximiser son influence. Ainsi, des artistes tels que Marc Gonzales, Kelly D. Williams ou Raymond Morris se sont abreuvés de ses techniques, influence très visible dans l'œuvre de ces derniers.

     

    Sources :

    http://www.jean-michel-basquiat.net/

    http://mam.paris.fr/fr/expositions/basquiat