En 1929, le krach de Wall Street engendra une crise économique qui toucha tous les États-Unis. Harlem fut l’un des quartiers les plus touchés ; le chômage augmenta et la population augmenta à cause de l’arrivée de nouveaux migrants du sud. Dans les années 1930, 350 000 personnes habitaient à Harlem, ce qui était énorme pour un quartier de Manhattan. Au début des années 1930, la moitié des habitants étaient aidé par un programme d’aide social. C’était la Grande Dépression et c’est ce qui déclencha le début de l’activisme noir. Le slogan était : « N'achetez pas là où vous ne pouvez pas travailler ». Il y eut deux grosses émeutes contre la ségrégation raciale ; une en 1935 et une autre en 1943. En 1940, on organisa une pétition pour obtenir une loi contre le lynchage, qui recueillit 250 000 signatures.
Le 19 mars 1935, il y a eu une énorme émeute à cause d’une rumeur selon laquelle un policier avait tué un jeune Noir. Plus de 10 000 Noirs vandalisèrent les magasins des Blancs. Plus d’une centaine de policiers dût intervenir pour rétablir l’ordre dans le quartier. Quatre Noirs furent tués et 195 furent blessés. On compta 600 magasins pillés. La classe moyenne commença à fuir le quartier.
Les États Unis parvinrent à sortir de la crise économique après la deuxième guerre mondiale. Mais Harlem devint un ghetto et commença à s’isoler du reste de Manhattan. Les maisons commencèrent à se délabrer ; les immeubles et les commerces furent abandonnés. Il y avait beaucoup de violence, de drogue, d’insalubrité et de pauvreté. Les Harlémites connurent un fort taux de chômage. En 1964, le pourcentage de toxicomanes à Harlem était 12 fois plus élevé que dans le reste des Etats-Unis. Environ 66% des toxicomanes de New York habitaient à Harlem. Le taux de criminalité était 6 fois plus élevé que celui du reste de la ville. La moitié des enfants vivaient dans des familles monoparentales ou sans parents. Les autorités publiques furent remplacées par les sectes, les associations, les églises et les gangs. La délinquance augmentait. En 1968, la mortalité infantile était de 37% ; elle augmenta à 42,8% les huit années suivantes. C’était un peu plus du double que celui du reste de la ville.
Dans les années 1970, plusieurs habitants quittèrent Harlem pour améliorer leurs conditions de vie. Ceux qui restaient étaient les plus pauvres et les moins diplômés. Entre 1976 et 1978, Harlem perdit presque le tiers de sa population. Le gouvernement fédéral investit, pendant 10 ans, plus de 100 millions de dollars dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité. Mais, cela ne changea presque rien. Les logements coûtaient très chers, et les propriétaires taxaient les Noirs pour leur couleur de peau. Les habitants n’avaient pas assez d’argent pour payer le chauffage, l’eau et l’électricité. A cette époque, les chauffeurs de taxi blancs craignaient d’aller à Harlem, de peur de se faire agresser.
Entre 1987 et 1990, New York décida de reprendre le quartier en main. La ville retira les longues voies de tramway sur la 125e rue, qui étaient inutilisées. Elle posa de nouveaux égouts, de nouvelles canalisations d’eau, de nouveaux trottoirs, de nouveaux feux de circulation, de nouveaux éclairages publics et elle planta des arbres. Deux ans plus tard, pour la première fois, de grandes compagnies ouvrirent des magasins sur la 125e rue. Mais c’est quelques années plus tard que le développement d’Harlem « explosa » à cause de l’ «Upper Manhattan Empowerment Zone » qui apporta 300 millions de dollars pour le développement, et 250 millions de dollars en déduction d’impôts. Le taux de criminalité diminua considérablement.
Il y a à peine dix ans, Harlem était un quartier peu fréquentable autant le jour que la nuit. Mais, les choses ont beaucoup changé et, même si ce n’est pas un quartier totalement sûr la nuit, Harlem est devenu un endroit touristique très important de Manhattan à cause de la diversité des bâtiments et des lieux qui ont marqué l’histoire de la ville.
Source : http://villenewyork.e-monsite.com/pages/jour-6-harlem.html