Les avocats de Francisque soulignent les différences entre l'Inde et les pays africains, en précisant que contrairement aux africains, les indiens sont civilisés, et que physiquement, ils diffèrent d'eux et se rapprochent des européens (cheveux, nez, lèvres).
¤ Le 30 mars 1762, dans l'affaire Louis contre J.J. Le Fèvre, l'Amirauté de France rend un jugement en faveur d'un métis, Louis, contre son maître, J.J. Le Fèvre. Il obtient sa liberté et des dommages et intérêts.
¤ En 1770, dans l'affaire Roc contre Pouchet, Henrion, dans son mémoire en défense, est le premier avocat dans ce genre d'affaire à critiquer avec virulence l'institution même de l'esclavagisme, au lieu de la voir comme une fatalité ou comme un mal nécessaire. En effet, c'est le premier à aller plus loin que le Principe du sol libre dans ses arguments, puisque le Principe du sol libre tolère l'esclavage en dehors de France, tandis que Henrion ne le tolère nul part, et prône l'abolition générale. En outre, tout comme Montesquieu, dans l'Esprit des Lois, il considère que l'esclavage corrompt l'esclave et son maître. Henrion de Pansey est certainement le premier abolitionniste en France, et son plaidoyer abolitionniste circulait dans Paris à peu près à la même période où Granville Sharp défendait l'affaire Somersett (*), à Londres. [ (*) 1772 : la Cour anglaise statue que l'esclavage est illégal en Angleterre (mais pas dans l'empire britannique), à l'issue du procès qui voit la libération de l'esclave Somersett.]
Selon Henrion, dans son mémoire dans l'affaire, Louis XIII n'aurait permis l'esclavage dans les colonies françaises que parce que l'Eglise catholique l'aurait persuadé que c'était la seule façon de convertir les Africains (cf.il cite "Nouveau voyage en Amérique du Père Labat").En cela, contrairement aux avocats des célèbres affaires précédentes, Henrion rend l'Eglise catholique responsable de l'instauration de l'esclavage au 17e siècle en France, et pas de l'abolition, au Moyen-âge.
¤ De juin 1771 à juillet 1775, l'Amirauté de France est dissoute et les esclaves à Paris n'ont alors plus aucun recours.
¤ Le mouvement anti-esclavagiste promu par quelques avocats...
En 1776, l'avocat Des Essarts dans l'Affaire Pampy & Julienne, imprime des mémoires du procès puis les rend publiques dans les rues de Paris, pour promouvoir l'anti-esclavagisme. En 1770, Henrion de Pansey avait aussi publié son mémoire. Le ministre de la Marine, Sartine, rapporte que de tels mémoires étaient éparpillés à profusion dans Paris, rendant publiques les jugements de la Cour de l'Amirauté et informant les noirs qu'ils étaient égaux de ceux qu'ils pensaient devoir servir.
C'est un mouvement anti-esclavagiste en France, 10 ans avant la création de la Société des Amis des Noirs (1788).
Source : "There are no slaves in France", de Sue Peabody.