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La Chine en Afrique (2) - L'Angola

(Article publié en 2011)

La reprise économique de l’Angola

Après avoir lutté pendant plus d'une décennie, l'Angola a obtenu son indépendance du Portugal en 1975, avant de tomber dans une longue guerre civile de 27 ans, qui s’est achevé en 2002. Depuis la fin de la guerre, l'Angola a mis l'accent sur ​​la reconstruction d'après-guerre et a fait de grands progrès dans le développement de son économie, essentiellement propulsée par de le pétrole. Selon l'Economist Intelligence Unit, l'Angola avait un taux de croissance du PIB de 10,5% en moyenne, entre 2006 et 2010, et bien que le PIB du pays ait été affecté par la crise financière mondiale, il semble être sur la voie du redressement.

Les principales exportations de l'Angola sont : le pétrole, les diamants, le café, le bois et d'autres ressources minérales. Le pays a rejoint l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole en 2007 ; et depuis 2008, l'Angola est le premier producteur de pétrole en Afrique. En 2009, le pétrole représentait 85% du PIB, 95% des exportations et 85% des recettes de l'État. La majorité de ses revenus proviennent du pétrole et des exportations de diamants, et la majorité de la production de pétrole est concentrée dans la province de Cabinda, enclavée dans la République Démocratique du Congo.

La Chine en Afrique : l'Angola

Des organisations comme la Banque Mondiale ont recommandé une réforme institutionnelle du secteur du pétrole et du diamant. La pauvreté, la corruption, le manque de transparence, le manque d'infrastructures, et les problèmes d'inégalité économiques continuent de remettre en cause la gouvernance et posent la question de savoir si la croissance économique peut apporter des avantages de développement économique. Avec un pouvoir politique toujours centralisé et la nouvelle constitution de 2010 qui reporte une nouvelle fois les élections, le processus de démocratisation de l'Angola reste en question.

La Chine et le pétrole brut angolais

Le pétrole est devenu crucial pour les revenus du gouvernement de l'Angola et pour la croissance économique. Créé en 1976, le groupe Sonangol (Sociedade Nacional de Combustiveis de Angola) est la puissante compagnie pétrolière d'État angolaise qui supervise la production de pétrole. Sonangol collabore principalement avec les compagnies pétrolières internationales par le biais de coentreprises et les accords de partage de production. Le pétrole de l'Afrique est divisée en 76 blocs, dont 35 sont actifs.

Les liens économiques et politiques entre les Chinois et les Angolais se sont renforcés au cours des années 1980, avec la signature de leur premier accord commercial en 1984 et la création de la Commission Mixte Economique et Commerciale en 1988. Depuis, le commerce bilatéral a augmenté progressivement, avant de bondir dès 2005. En 2010, le commerce bilatéral a dépassé les 120 milliards de dollars ; et l'Angola est actuellement le plus grand partenaire commercial africain de la Chine. Le produit de base le plus important dans l'expansion économique sino-angolaise étant le pétrole brut.

Les compagnies pétrolières internationales occidentales (les IOC) conservent toujours les plus grandes participations et la plupart des droits d'exploitation des champs de pétrole angolais. Parmi les acteurs les plus importants, on trouve : Chevron Texaco (États-Unis), Exxon Mobil (Etats-Unis), Total Fina Elf (France), BP (Royaume-Uni), et Agip / Eni (Italie). Pourtant, les compagnies pétrolières chinoises sont parvenues à s’implanter en Angola. Les accords pétroliers de la Chine avec l'Angola sont caractérisés par des prêts et des lignes de crédit dans le cadre de projets d'infrastructure. Il y a eu trois grands accords, de plusieurs milliards de dollars, par la banque publique chinoise d’import-export China Exim Bank : en 2004, 2 milliards de dollars de marge de crédit ; en 2005 : 2 milliards de dollars de prêts en échange de pétrole (en 2006 la Chine a ajouté 1 milliard de dollars de plus) ; en 2007 : 2,5 milliards de dollars de marge de crédit.

 Le future des relations entre la Chine et l’Angola

Selon un rapport de l’institut britannique Chatham House, publié en 2009, les craintes des capitales occidentales d’une reprise par l’Asie des secteurs pétroliers nigérian et angolais dépasseraient la réalité. « Ni le Nigéria ni l’Angola n’ont des rapports avec l’Asie correspondant au stéréotype selon lequel des Etats africains faibles se font exploiter de façon impitoyable par des tigres asiatiques avides de ressources », note l’Institut. En Angola, la présence de la Chine reste modeste par rapport à celle des compagnies pétrolières occidentales. Cependant, au-delà du pourcentage des participations, les accords de prêts-contre-du-pétrole de la Chine sont une alternative intéressante aux prêts des institutions internationales qui peuvent être conditionnés à la promotion de la démocratie. Une critique fréquente est que la politique économique de la Chine est axée sur les ressources et orientée vers un objectif ; son approche de non-ingérence peut donc remettre en cause les espoirs des pays occidentaux pour le progrès démocratique en Angola.

Le gouvernement angolais souhaite néanmoins diversifier à la fois ses exportations et ses partenaires commerciaux. En 2007, le rapport de l'institut britannique Chatham House : "L'Angola et la Chine : un partenariat pragmatique", a constaté que les responsables africains interrogés souhaitaient éviter une dépendance excessive de la Chine, en tant que partenaire économique. Le gouvernement angolais a également exprimé cela publiquement : en 2008, par le biais du président angolais Dos Santos, et en janvier 2011, par la ministre du Commerce, Maria Idalina Valente, qui avait déclaré que le plus grand défi de l'Angola était la diversification de son économie au-delà du pétrole.

 

Sources :

http://www.china-briefing.com/news/2011/05/25/the-china-angola-partnership-a-case-study-of-chinas-oil-relationships-with-african-nations.html

http://survie.org/billets-d-afrique/2009/183-septembre-2009/article/le-pretexte-chinois

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