• BOTSWANA - Les fans de métal

    BOTSWANA - Les fans de métalBOTSWANA - Les fans de métal

    Cela tient un peu du mystère, et pourtant le fait est là. Le petit Botswana et ses moins de deux millions d'habitants possède l'une des scènes métal les plus importantes et les plus dynamiques d'Afrique. Certes, l'Afrique du Sud voisine fait figure de géant en comparaison, mais les groupes comme le public y sont presque exclusivement blancs. Le Botswana apparaît comme le seul pays d'Afrique où des gens comme Stux Daemon, le chanteur et guitariste de Wrust -l'un des grands groupes de métal d'Afrique méridionale- se sont lancés sérieusement dans ce genre musical. Voilà dix ans, il n'existait en tout et pour tout qu'un unique groupe de métal. Aujourd'hui ils sont plus d'une dizaine. Et il s'en crée en permanence de nouveaux, comme Metal Orizon, fondé en 1993, à une époque où l'on voyait à peu près autant de guitares électriques que de scooters des neiges à Gaborone.

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     L’exposition sur les fans Botswanais du métal

     En 2008, le photographe sud-africain Frank Marshall accompagne un groupe de métal sud-africain sur une tournée à Gaborone, dans la capitale du Botswana. Séduit par le phénomène du heavy metal au Botswana, il a l’idée d’exposer en photos cette minorité étonnante. « Visions of Renegades » (nom de l’exposition présentée à la galerie Rooke, à Johannesburg, en Afrique du Sud, durant tout le mois de juillet 2012) est, en fait, une étude sociologique sur cette minorité qui se rebelle mais qui prône une attitude responsable voire exemplaire à l'égard des jeunes notamment. « Il y a une grande camaraderie, une grande amitié et des liens forts entre eux. C’est la première chose que tu remarques en tant qu’étranger à cette culture», a-t-il confié à la chaîne d’information américaine CNN.

    Le métal et les Botswanais

    §  "J'avais 11 ans quand j'ai commencé à écouter du rock à la radio, sans savoir que c'était du rock. J'étais juste un garçon de ferme comme un autre qui n'avait même pas de quoi s'acheter un lecteur de cassettes", raconte Slaezah Selaelo, batteur de Metal Orizon.

    A l'époque, le look comptait presque autant que la musique. L'accoutrement des fans mêlait le style hard rock et les accessoires de cow-boy. Les habitants de Gaborone les ont surnommés les "MaRock" – "amateurs de rock" en tswana, la langue locale.

    §  "C'est devenu une mode. Vous savez, quand vous aimez un style de musique, vous avez envie d'aller écouter le groupe en live. On a en quelque sorte montré la voie à d'autres", se souvient Slaezah.

    Le métal botswanais sur les scènes internationales

    Reste que décrocher un visa pour partir en tournée en Europe relève du casse-tête administratif. D'après Stux, cela tient justement à l'image uniforme de l'Afrique, un continent rempli de gens qui ne désirent rien tant qu'émigrer. Or Wrust est le groupe de metal le plus en vue du Botswana, et il est bien parti pour devenir l'une des formations avec lesquelles il faudra compter sur la scène metal africaine. C'est pourquoi ils rêvent aujourd'hui de venir à bout des préjugés et de restaurer la place du Botswana sur la carte du monde.

    Le message des chansons

    Ici aussi, les paroles des chansons sont sans détour et critiques à l'égard de la société. Tout comme son pendant occidental, le metal botswanais est en révolte contre les autorités et l'autorité. Metal Orizon compose des chansons sur le lavage de cerveau, Wrust sur l'impérialisme et sur un dieu qui s'est détourné des hommes. Stux, qui écrit les textes des chansons, trouve une bonne part de son inspiration dans les études d'histoire qu'il a suivies à l'université.

    BOTSWANA - Les fans de métal§  Metal Orizon (créé en 1993) Leur tube : « We're Rolling »

    BOTSWANA - Les fans de métal§  Wrust (créé en 2000) Leur tube : « Why Me ? »

     

    Sources :

    http://www.slateafrique.com/90409/botswana-heavy-metal-en-plein-essor

    http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/24/des-musicos-qui-dechainent-les-foules