• Lagbaja

    Lagbaja

    Lagbaja, (aussi connu comme « Omo baba mu'ko mu'ko ») de son vrai nom Bisade Ologunde, est un musicien et chanteur d’afrobeat nigérian, né à Lagos, et dont la particularité est de toujours se produire masqué. Lagbaja est un mot yoruba, signifiant "personne en particulier". Le chanteur représente l'anonymat du soi-disant«homme ordinaire». Son masque et son nom symbolisent ceux sans visage et sans voix dans la société, en particulier en Afrique, le masque étant la métaphore de l’Homme sans visage. En 2006, il a remporté le prix Channel O du Meilleur Clip Musical pour un artiste masculin, pour sa chanson « Never Far Away ». Lagbaja vit aujourd’hui à New York, aux Etats-Unis. (Chanson jointe : "Knock Knock Knock")

    Son parcours

    Lagbaja débute sa carrière dans les années 90. Il forme son premier groupe, Colours, en 1991, à Lagos, après avoir appris tout seul à jouer du saxophone. Avec un quotient élevé d'instruments de percussion, y compris les congas et les tambours parlants, ce groupe tire sa principale source d'inspiration de la musique highlife traditionnelle des années 60, ainsi que du jazz occidental. Après des performances régulières au Sea Garden (un aquarium), ils reçoivent suffisamment de soutien local pour pouvoir faire des réservations à l'Institut français.

    Leur premier album, « The Colour Of Rhythm », sort en 1992. On y retrouve les versions live de classiques tels que «My Favourite Things» et «Lilli Bolero», en plus de la chanson « Yesterday »,  des Beatles, reflétant la fascination d’Ologunde pour la culture et la musique anglaises. Malgré cela, ses tentatives pour faire de l'album un disque compact en Angleterre, en 1993, sont avortées lorsque l'ambassade britannique à Lagos lui refuse un permis de travail. L’Amérique s'avère être plus accueillante. Une autre cassette sort en 1994. C’est une collection éponyme, comprenant des chansons telles que «Naija Must Sweet Again», que beaucoup pensent être une attaque contre les dirigeants militaires du Nigéria. Ce thème est suivi pour l’album de 1996, « C’est Un African Thing ». Des chansons telles que « Bad Leadership » traitent de ce qu’Ologunde voit comme le plus gros problème affligeant l'Afrique contemporaine : la mauvaise gouvernance.

    Son album intitulé « Lagbaja », sorti en 1993, est un succès national.

    Son style musical

    Sa musique est un produit d'influences diverses allant de la musique traditionnelle yoruba au Jazz. Souvent, elle est purement instrumentale-une interaction entre les percussions traditionnelles yoruba, les tambours, les chants, les instruments occidentaux, et en particulier le saxophone. Quand il y a des paroles, elles sont principalement chantées en yoruba, en anglais ou dans un mélange des deux, comme c’est le cas dans les villes yoruba. Beaucoup de ses chansons traitent des problèmes sociaux graves, tandis que d'autres visent simplement à divertir. Certaines ont en introduction un : « C’est le moment de danser », pour informer le public des longs numéros de danse ; tandis que d'autres  taclent les problèmes sociaux complexes par un esprit mordant, l'ironie et des jeux de mots multilingues.

    Une chose qui relie tous les morceaux est l’utilisation de tambours traditionnels africains. Les tambours traditionnels yoruba sont les plus importants. Quatre familles de ces tambours sont utilisées : la famille dundun /gangan est la plus importante et rassemble parfois jusqu'à cinq batteurs, afin de créer des polyrythmies. L'ensemble bata est dirigé par deux musiciens qui alternent entre les rythmes aigus des omele bata et ceux plus graves des iya ilu. Le percussionniste général dirige l'ensemble de tambours sakara. La quatrième famille, utilisée comme l'épine dorsale du « groove », est l’ogido, dérivé de l'ancien gbedu. Les batteurs constituent la plus grande partie de la bande de Lagbaja ; puis viennent les choristes et les joueurs d’instruments occidentaux. On a souvent parlé de sa musique comme de l’afrojazz, de l’afrobeat, du higherlife ou de l’Afropop, avant qu'il la baptise lui-même « africano », en référence au rôle central des tambours africains.

    Ses engagements

    Lagbaja est invité par le Comité international de la Croix-Rouge à se joindre à Youssou N'Dour, Papa Wemba et Lucky Dube sur un projet pan-africain pour promouvoir la prise de conscience sur les violations humanitaires. Chaque membre du groupe d’Ologunde est envoyé dans certaines zones troublées d'Afrique et invité à présenter deux chansons, documentant chacune leurs expériences. Les autres participants sont réunis au Sénégal pour composer et enregistrer deux de ces chansons, dans les studios Xippi, de Youssou N'Dour. Le projet fait également l'objet d'un film documentaire du réalisateur camerounais Bassek Ba Kobhio.

     

    Autres

    En Mars 1997, Lagbaja a créé son club, Motherlan', au coeur d’Ikeja à Lagos. Sa conception est influencée par la ville traditionnelle africaine ou la place du marché, où les gens se rassemblent, au clair de lune, pour les cérémonies et manifestations artistiques comme la danse, la musique, le conte, la lutte, etc.

     

    Sources :

    http://en.wikipedia.org/wiki/Lagbaja

    http://www.allmusic.com/artist/lagbaja-mn0000125482