• La Chine en Afrique (4) - Vue générale

    Article publié en Septembre 2012 dans Jeune Afrique.

    Pékin est désormais le premier partenaire commercial du continent et son principal bailleur de fonds. Au cours de la dernière décennie, la présence chinoise sur le continent a pris une ampleur colossale. Les échanges avec l'empire du Milieu ont été multipliés par douze en dix ans.

    La  Chine est souvent plébiscitée, car son offensive brise le monopole des firmes européennes, créant une profitable concurrence.

    L'activité chinoise présente des avantages évidents pour ses partenaires africains : des possibilités de financement accrues, une diversification des débouchés pour les pays producteurs et un apport important en infrastructures de base, qui font tant défaut. A contrario, elle génère une hausse des prix des matières premières. La vente de biens manufacturés chinois bon marché offre des opportunités aux consommateurs, mais au prix de la destruction de certains tissus industriels locaux. En outre, les retombées en termes d'emploi et de transfert de technologie restent insuffisantes pour que la présence chinoise ait un impact notable sur le développement.

    L'émergence du géant asiatique suscite d'ailleurs des réactions contrastées, allant de l'accusation de pillage à l'espoir. Ainsi la Chine a-t-elle été soupçonnée d'acheter massivement des terres en Afrique ; en fait, l'appétit de cet « ogre » n'excède pas 4 % des accaparements fonciers au sud du Sahara.

    Il serait cependant réducteur de croire que les pays africains jouent aveuglément le jeu de Pékin, suivant ses directives tels des élèves trop dociles. Les ressources naturelles colossales de l'Afrique, dont la Chine a plus que jamais besoin pour maintenir son essor, constituent une véritable arme de négociation.

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  • L’ogogoro est une boisson alcoolisée particulièrement populaire au sud du Nigeria (pays yorouba, Calabar et pays Ijaw particulièrement) où il est connu sous de nombreux noms et diverses variétés. S’il est parfois fait à partir de sève de Sapele, l’ogogoro est généralement fait de sève de raffia distillée et la teneur en éthanol peut varier de 30% à 60%, ce qui le distingue du simple vin de palme inoffensif et entraine sa prohibition dans de nombreux états du Nigeria, où il est consommé n’importe comment et par n’importe qui ce qui entraine des centaines de décès par ans.

     Pourtant, l’ogogoro est un produit traditionnel très courant dans le delta du Niger qui, consommé sans abus, est un élément culturel et économique essentiel de la région. Il est par exemple utilisé par les prètres Ijaws ; les Burutus en font offrande aux Neterus ; les pères l’utilisent pour la libation en signe de bénédiction lors du mariage de leur fille. L’ogogoro, de par sa haute valeur culturelle et le danger sanitaire qu’il représente, a fait l’objet d’une très sévère répression durant la période coloniale, en plus du fait que les autorités coloniales ne surent en contrôler la production et ne purent la monopoliser. Puis, il est devenu dans la période post-coloniale un véritable fléau, notamment chez les plus pauvres qui le produisent à domicile, de manière très hasardeuse pour le vendre à des prix dérisoires à ceux plus défavorisés qu’eux.

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  • NIGERIA - L'argot nigérian

    Le pidgin est extrêmement populaire dans la plupart des régions d'Afrique, en particulier en Afrique de l'Ouest, et a été accepté comme langue de-facto des ouvriers et des commerçants. Le pidgin reste le "grand" niveleur - une façon de communiquer à un niveau de base.

    Avec environ 250 tribus, parlant 521 langues et dialectes, l'anglais est la langue officielle des affaires au Nigéria.

    Pour les citoyens n'ayant pas facilement accès à l'enseignement supérieur et aux emplois de bureau, mélanger quelques mots d'anglais avec des éléments de leur langue maternelle a été le moyen par défaut pour communiquer au-delà des cultures tribales.

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  • SIERRA LEONE - Masque Sowei 

    Les heaumes des Mende de Sierra Leone sont réservés aux femmes. Et en particulier à une « société » secrète féminine nécessitant, pour y appartenir, un processus d’initiation. Au cours de l’initiation, les femmes occupant un rang élevé dans la société utilisent ce type de parure, symbolisant la fécondité, pour accueillir les plus jeunes après une retraite de trois mois dans la forêt. Les heaumes mende sont connus pour leur beauté, mais aussi pour les variations qui ont été apportées à la conception de chacun d’entre eux.

    Sources : « L’art de l’Afrique », Edition Place des Victoires ; « Comprendre l’Art africain » d’Emmanuel Pierrat.

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  • Le Tibesti est une zone désertique située au nord-ouest du Tchad. Elle est dominée par le massif de l'Ennedi où les aurores ont la couleur du sang. Il y a des milliers d'années, le Tibesti était une région pluvieuse. Infiltrées à cette époque, les eaux sont restées accumulées en d'immenses réservoirs souterrains. À travers les couches de grès poreux, des nappes alimentent des résurgences jusqu'à des centaines de km, comme à Ounianga Sérir. Les lacs ainsi formés ne subsistent qu'à l'abri de murailles naturelles qui empêchent les alizés d'y entasser du sable. Mais le vent pénètre par les moindres créneaux. Il pousse au milieu des flots des "langues de désert" alternant avec des marais foisonnant de roseaux. Ici et là, des rochers émergent des vagues, tels des navires pétrifiés. À mesure que les brèches s'agrandissent, le lac s'assèche davantage.

    Cette présence d’eau permet la vie d'une faune unique au Sahara. De plateaux en labyrinthes, on découvre des oueds verdoyants avec leurs arbres centenaires ou vivent de nombreux nomades et leurs troupeaux.

    TCHAD - La région du Tibesti-Ennedi

     Les Toubou

    TCHAD - Tibesti-Ennedi - Paysages (1)TCHAD - La région du Tibesti-Ennedi

    Le territoire des Toubou / Une femme toubou (cliquez pour agrandir)

    Ceux qui peuplent ces régions du Nord du Tchad sont connus sous le nom de Toubou, un terme plus ou moins approprié qui signifie en gros ceux qui habitent le Tibesti ou la montagne. Plus précisément, cette appellation désigne les Téda au Nord et les Daza au Sud.

    Les Toubou sont un peuple nomade qui, contrairement aux Touraeg ou aux arabes, sont exogames. Ils ont donc pour règle de se marier en dehors de la famille, du clan, de la communauté. On en retrouve ainsi à la fois dans le Nord du Tchad mais aussi à l’Est du Niger et au Sud de la Lybie.

    Les Toubou sont connus pour être un peuple farouche qui a su résister fièrement aux colons français.

    Peuple d’éleveurs, les Toubou nomadisent au gré des pâturages où ils posent leur tente ronde faite de nattes de palmiers.

    Dans les éboulis volcaniques poussent de rares plantes sauvages que les femmes toubous récoltent pendant les mois de disette. Les familles vivent surtout de lait, de dattes et de céréales (respectivement 12 et 20 kg par an et par habitant). La viande est réservée aux grandes fêtes. Seuls quelques chèvres et bourricots peuvent être, dans les villages, nourris de déchets végétaux. Les chameaux, eux, nomadisent au gré des pluies. En automne, les hommes rejoignent les palmeraies pour la récolte des dattes, après avoir confié leurs troupeaux à quelques bergers. Les femmes portent le voile, davantage pour se protéger de la poussière que pour obéir à la coutume islamique.

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